Je n'ai plus de côlon
Oui, oui, vous avez bien lu. Je n’ai plus de côlon enfin presque !
Vous vous demandez comment j’en suis arrivé à cette situation. Commençons par le début.
Premier examen
L’an dernier vers octobre/novembre, j’avais épisodiquement mal au ventre comme si la digestion a du mal à passer et de temps en temps je sentais une sorte de boule qui remontait vers le thorax.
J’ai décidé d’aller voir mon médecin traitant qui m’a donné des examens à faire :
- Échographie du ventre
- Analyse sanguine
L’échographie a détecté les calculs biliaires. L’analyse sanguine a détecté le manque de vitamine B9. Donc, j’ai été traité pour les vitamines B9 et mon mal de ventre était lié aux calculs biliaires qui n’étaient pour l’instant pas graves. Je peux vivre avec les calculs biliaires sans que l’on retire la vésicule biliaire. Il suffisait que je mange moins riche. Facile à dire avec la fête de Noël qui arrivait bientôt !!
Mais vous allez bientôt voir que ce n’était pas les calculs biliaires la vraie cause…
Deuxième examen
Là, ça va s’enchaîner assez vite, accrochez-vous !
Vers début février, un matin j’avais mangé un bol de muesli et vers midi, le même mal de ventre est apparu. Et rebelote le lendemain matin. Donc j’avais décidé de retirer le muesli de mon petit déjeuner.
À ce moment-là, je pensais toujours que c’étaient les calculs biliaires la cause de mon mal de ventre.
Jeudi 24 mars, le soir, je ne me suis pas senti bien et j’ai eu très très mal au ventre au point de ne plus pouvoir manger. J’ai essayé de manger une pomme et je n’ai réussi à en manger que la moitié d’un quart de pomme, soit 1/8 de la pomme, si je calcule toujours aussi bien. Et tard dans la nuit, j’ai vomi la pomme.
Donc là, je me suis dit que c’est plus grave que ça. Donc j’ai contacté mon médecin traitant qui m’a rapidement proposé de se voir le lundi 28 mars.
Lundi 28 mars, j’ai été en consultation. Mon médecin traitant m’a donné d’autres examens et m’a recommandé de prendre un rendez-vous avec un gastroentérologue à Vanves. J’ai pris rendez-vous pour le scanner le mercredi 30 mars. À ce moment-là, je n’ai pas réussi à avoir un rendez-vous avec le gastroentérologue dont le prochain est au mois de juin.
Mercredi 30 mars le matin, ma compagne a tout essayé pour m’obtenir un rendez-vous avec le gastroentérologue. Par coup de chance, un créneau s’est libéré à 19 h 20, elle a pu la réserver. Ce qui m’a soulagé.
Mercredi 30 mars à 15 h 15, je suis allé faire un scanner. Puis j’ai attendu le résultat dans la salle d’attente. D’habitude, c’est rapide, mais là ça a été long et j’ai eu un pressentiment que quelque chose n’allait pas. Et la radiologue m’a convoqué. Elle m’a annoncé une bien mauvaise nouvelle : mon côlon est presque bouché. Il fallait contacter d’urgence un chirurgien.
Mercredi 30 mars à 19 h 20, je suis allé voir le gastroentérologue avec le résultat du scanner. Il a vu le résultat et m’a rapidement hospitalisé le lendemain pour passer la coloscopie le vendredi matin.
Jeudi 31 mars l’après-midi, je suis allé à la clinique de Meudon pour être hospitalisé. Le soir, j’ai dû boire 2 litres d’eau avec un laxatif au doux nom transipeg. J’ai réussi à boire le premier litre avec beaucoup de dégoût1. J’ai entamé le deuxième litre, mais avec beaucoup de difficulté. À la moitié du deuxième litre, je suis allé vomir.
Vendredi 1er avril, j’ai passé la coloscopie le matin. L’après-midi, j’ai été surpris de voir le gastroentérologue avec le chirurgien, Dr Amato2. Ils m’ont annoncé que j’avais beaucoup de polypes, dont un qui a grossi au point de boucher le côlon. Ils pensaient très probablement que j’avais la maladie qu’on appelle la polypose adénomateuse familiale dont l’acronyme est PAF. Donc paf, ils m’ont aussi annoncé que j’ai très probablement un cancer, mais ils ont préféré attendre le résultat de la biopsie pour confirmer leur diagnostic.
Mais à ce moment-là, j’ai fait un déni. Je n’ai pas voulu entendre le diagnostic du cancer parce que j’ai d’abord et surtout voulu qu’on m’enlève la douleur intense au ventre. J’ai minimisé le cancer en espérant que je n’en aurais pas et si je l’avais, j’espérais que l’opération suffisait pour ne pas faire la chimiothérapie. Quand j’ai annoncé à mes amis et à ma famille que j’allais être opéré, soit je n’ai pas parlé du cancer soit j’en ai parlé, mais sans trop y croire comme si ce n’était pas grave !
C’est aussi ma manière de prendre les choses l’un après l’autre.
Donc, ils m’ont proposé d’enlever tout le côlon. Tout le côlon ? Non, ils allaient laisser un bout de côlon qu’ils pourront surveiller facilement et mon rectum.
Pourquoi enlever presque tout le côlon ? Bien parce que j’ai énormément de polypes qui peuvent devenir des tumeurs à un moment à l’autre.
L’opération a été prévue pour le lundi 11 avril. En attendant, je pouvais rentrer chez moi et me préparer pour l’opération en buvant une mixture de beaucoup d’huile de poisson avec du lait et un arôme vanille ou passion ! Je peux vous dire que ce n’était pas très bon.
Jeudi 7 avril, pendant la nuit, ça a empiré. J’ai eu très mal au ventre. Avec ma compagne, on avait appelé les urgences. Sauf qu’ils ont voulu m’envoyer à un autre hôpital. Et je ne le voulais pas. Après, ça allait mieux. Au matin, j’ai contacté le chirurgien pour expliquer ma situation. Il m’a rapidement convoqué. Il a constaté que mon ventre était très tendu et m’a hospitalisé le jour même.
J’ai été nourri que par une intraveineuse et un médicament qui soulage mes douleurs. À partir de là, je ne me suis jamais senti aussi bien depuis mars. Je suis complètement détendu.
Lundi 11 avril, c’est le jour de l’opération. Tout s’est bien passé. Ce jour-là, je ne me souviens de rien à part dormir toute la journée et la nuit.
Mardi 12 avril, le chirurgien est venu me voir et m’ausculter. Il m’a dit que tout s’est bien passé et qu’il a retiré presque tout le côlon et tous les ganglions autour de la tumeur. Il ne restait plus qu’à attendre le résultat de la biopsie pour confirmer que j’ai un cancer et à quel stade ! Mais il a laissé peu de doute que ce soit un cancer.
Je suis resté à la clinique jusqu’à samedi 16 avril. Je me suis senti de mieux en mieux. À ce moment-là, je n’ai toujours pas de résultat. Et je suis arrêté pendant 1 mois.
Fin avril, mon père m’avait annoncé que les résultats de la biopsie n’étaient pas bons. Il m’a rapidement trouvé un rendez-vous à l’hôpital Européen Georges Pompidou pour une consultation avec un oncologue le 2 mai.
Donc me voilà sans côlon et un cancer. J’expliquerai prochainement à quoi sert le côlon et les conséquences si on le retire.